Le Centre de Diffusion de la Culture Sanitaire organise une conférence-débat autour des maisons de repos.
" Plutôt mourir !" : voilà ce qu'évoque pour le plus grand nombre l'éventualité d'aller vivre en maison de retraite. Il faut dire que, depuis près de cinquante ans, ces établissements sont volontiers décrits comme des mouroirs. Ils perdurent pourtant, en tant que lieux hautement compétents car spécialisés et "adaptés" à la vieillesse, sous la surveillance accrue des services de l'État, dans ce qui est devenu un marché des solutions pour les personnes âgées.
Dans un tel cadre, les connaissances envisagées comme nécessaires pour bien agir en maison de retraite sont hantées par le spectre de la maltraitance et de plus en plus spécialisées, nombreuses, segmentées, normées et parfois contradictoires. Malgré les tentatives d'améliorations, les professionnels, débordés, s'y décrivent comme impuissants à produire le service de qualité qu'ils souhaiteraient, tandis que les résidents y vivent comme dans une impasse, avec la mort pour tout horizon. Mieux comprendre les contradictions de fond auxquelles la fabrique de la maison de retraite fait face au quotidien permet d'ouvrir des perspectives vers d'autres possibles.
Intervention par Iris Loffeier, sociologue à l'HESAV, Lausanne. Jean-Louis Genard, philosophe et sociologue au GRAP, ULB, sera le discutant de le séance.