De juin à septembre, la course aux kots bat son plein. Les propriétaires de logements privés sont de plus en plus sollicités.
Signifiant à l’origine "placard ou petite pièce exiguë", le belgicisme "kot" a rapidement été employé comme terme générique pour les logements étudiants. Quelques mois avant chaque nouvelle année académique débute un véritable marathon pour les jeunes locataires en quête d’un toit pour une année. Réputés trop chers, en nombre insuffisant, en mauvais état, les kots de la capitale alimentent pourtant un business florissant. Le point sur la situation bruxelloise.
Rechercher via de nouvelles interfaces
Parallèlement aux médiations existantes entre les universités et les propriétaires privés, fleurissent nombre de sites internet de petites annonces concernant exclusivement la location de kots. "BruKot", lancé sur la Toile, il y a un an et demi, est l’un d’eux. "Ce projet est né d’une expérience. En cherchant moi-même un kot, il y a quelques années, je me suis rendu compte qu’il y avait un réel besoin de créer un tel site", explique Nicolas Sauveur, fondateur de "BruKot". Tout comme pour un site de petites annonces traditionnelles, les propriétaires y déposent une description de leur bien immobilier consultable par des étudiants en recherche. Déjà développé pour les villes de Liège et Namur, le concept ne cesse d’évoluer. "En cette période d’avant-rentrée, nous en sommes à quelque 1 000 visites par jour", précise le développeur Web. Et les clics effectués ne sont pas que belges. "La fréquentation du site se répartit entre 75 % de Belges, 10 % de Français et 15 % d’autres nationalités", ajoute Nicolas Sauveur. Christine Vandendorpe, assistante sociale à "InforJeunes" le constate également : "Peu nombreux sont les jeunes qui se déplacent encore au centre pour chercher un kot. L’option Internet a la cote."
Koter autrement, koter intergénérationnel
Avoir un senior pour cokoteur, tel est le pari lancé par l’ASBL "Un toit, deux âges", un organisme inspiré d’un modèle français de logement partagé. Basé sur un principe de donnant-donnant, ce concept a débarqué, il y a juste un an, dans la capitale bruxelloise. "Nous avons déjà une cinquantaine de binômes créés et nous espérons atteindre le cap des septante d’ici septembre", se réjouit Claire de Kerautem, responsable de l’ASBL. En échange d’un loyer moindre variant de 80 à 300 €, le jeune locataire accueilli par une personne âgée s’engage principalement à lui apporter quelques services ou à lui tenir compagnie. "Les étudiants sont en recherche de calme et les seniors de contacts humains. Il s’agit d’une véritable relation win-win", précise la responsable de "Un toit, deux âges". Des étudiants de 18 à 30 ans partagent donc le quotidien de seniors âgés en moyenne de 75 à 80 ans. Et la satisfaction de ses potentiels "grands-parents et enfants de substitution" est là : 100 % des personnes âgées ont renouvelé leur adhésion au projet contre 70 % des étudiants
Fanny Leroy (st.)
Source : www.lalibre.be mis en ligne le 09/08/2010